mercredi 16 décembre 2009

Une Lotus 7 pour le n°6


À l’époque du tournage du Prisonnier (1968), Lotus produisait sa Super Seven S2, version améliorée de la Seven lancée en 1957. Celle du Numéro 6 est immatriculée KAR 120C, un des 1350 exemplaires (environ) vendus de 1960 à 1968. La plupart du temps, la Seven était disponible sous forme de kit. Dans l’épisode «Le retour», le Numéro 6 parvient à rentrer chez lui et découvre la nouvelle propriétaire de sa Lotus.
Numéro 6 : Quel est le numéro de cette voiture? KAR 120C! Quel est le numéro du moteur?
La conductrice : Redites-le moi…
Numéro 6 : 28220 TZ! Je connais toutes les vis, tous les boulons, tous les écrous ! C’est moi-même qui l’ai fabriquée de toutes pièces !
La conductrice : Alors, vous êtes l’homme qu’il me fallait: cette voiture a une fâcheuse tendance à trop chauffer en ville.
En 1973, au bout d’une quatrième série de Super Seven, Lotus vendit la licence de production du modèle à la société de Graham Nearn, Catheram, qui en assurait depuis quelques années la construction pour certains clients. Nearn se souvient de sa rencontre avec McGoohan: «J’ai fais la connaissance de Patrick McGoohan lorsque je suis venu aux studios de Borehamwood pour livrer la voiture de remplacement produite chez Catheram. Les spectateurs se souviennent que dans le dernier épisode, «Le dénouement», le Numéro 6 retrouve la liberté et rentre chez lui. Je jouais le rôle du mécanicien qui vient lui garer sa voiture devant sa porte. C’était une voiture pour individualistes et lorsque Patrick McGoohan est venu visiter l’usine Lotus en 1966 pour y choisir un modèle pour sa nouvelle série, il a tout de suite rejeté la Lotus Elan pour se diriger sans hésitation vers la Lotus 7.»


Une première Lotus Super Seven a été utilisée sur le tournage du générique. Elle aurait ensuite été rapidement exportée en Australie, les producteurs ayant pensé ne plus en avoir besoin pour la suite du tournage. Pour les épisodes «Le retour», «Ne m’oubliez pas» et «Le dénouement», Catheram Cars a donc fourni plusieurs autres Seven au coup par coup, pas toujours strictement identiques.
Ainsi, la Seven qui apparaît dans «Le dénouement» n’est pas une Super Seven S2 comme celle du générique : c’est une Seven S2 de base équipée du moteur, moins performant, de la Ford Anglia. Graham Nearn l’avait pourtant équipée des options de la Super Seven mais on peut différencier les deux voitures (à condition d'avoir l'oeil !) par la position de la plaque d’immatriculation avant et la forme du pot d’échappement.
(Photos de haut en bas : La Seven devant l'adresse du n°6 à Londres, Buckingham Place / McGoohan et Graham Nearn / La Seven dans le générique / Tournage à Buckingham Place).

lundi 14 décembre 2009

Jaguar XJS


La Jaguar XJS a été lancée en 1975 dans le but de prendre la relève de la mythique Type E. Elle en reprenait la motorisation, le gros V12 de 5,3 litres sous une carrosserie de coupé 4 places dont le design fut tièdement accueilli par la presse, et par la clientèle. Très vite, le service marketing de Jaguar proposa le prêt de la nouvelle voiture dans des séries télévisées, notamment dans Le retour du Saint, suite des aventures de Simon Templar où Ian Ogilvy tentait de succéder à Roger Moore.

En 1962, Jaguar avait refusé de fournir un véhicule aux producteurs Robert S. Baker et Monty Norman pour la première saison n&b du Saint, et Moore lui-même était allé acheter une Volvo P1800 (bientôt un post sur le sujet). Erreur réparée avec la fourniture de deux XJS blanches (une à boîte auto et l'autre à boîte manuelle) pour le tournage des 26 épisodes du Retour du Saint, tournés en Angleterre mais aussi en Italie et dans le sud de la France entre 1977 et 1979 (en photo ci-dessus dans le double épisode The Brave Goose).


Durant cette même période, une autre XJS rouge fut allouée au personnage de Gambit dans Chapeau melon & bottes de cuir (en photo ci-dessus avec Gareth Hunt) tournée à partir de 1977. Un partenariat entre les producteurs (franco-anglo-canadiens) de la série et British Leyland, qui regroupait des marques telles que Jaguar, Triumph ou encore MG) aboutit à ce que le trio John Steed, Purdey & Gambit utilise toute une flotte de véhicules issus de ces marques. Une XJS pour Gambit donc, une Jaguar XJC et une Rover SD1 pour Steed, quelques Range Rover en prime pour eux deux et quelques Triumph TR7 et autres MGB pour Purdey. Des problèmes récurrents de fiabilité ont miné le tournage des deux saisons, jusqu'aux épisodes tournés au Canada et dans lesquels, pour respecter le côté british de la série malgré la délocalisation des héros, ces derniers continuaient de rouler en Jaguar ou en Triumph, équipés aux normes américaines (gros pare-chocs, feux latéraux...).

Au cinéma, excepté quelques apparitions de figuration, on a vu peu de Jaguar XJS. Roger Moore en conduit une brièvement à la fin des Oies Sauvages (Andrew V.MacLaglen, 1977), un cabriolet apparait dans Speed (Jan de Bont, 1994) et l'excellent duo James May & Oz Clarke partent à la découverte des vignobles français en XJS cabriolet dans l'hilarante série Oz and James' Big Wine Adventure (2006).
Photos ci-dessous : Roger Moore / James May & Oz Clarke.