vendredi 2 octobre 2009

Bentley boy


Si James Bond est, au cinéma et depuis 'Goldfinger' (Guy Hamilton, 1964) un très bon client d'Aston Martin, son alter ego littéraire était plutôt un amateur de Bentley. Dès le tout premier roman, 'Casino Royale', Bond conduit une Bentley 4,5 Litres et même si dans 'Goldfinger', il utilise une Aston Martin de fonction pour suivre à distance la Rolls du fameux méchant amateur d'or, on le verra en plusieurs occasions au volant d'une Bentley dans les romans de Fleming. La première est donc une 4,5 Litres de 1930 (55 exemplaire produits) équipée d'un compresseur Amherst Villiers, identique à celle que Fleming posséda lui-même. 007 est supposé avoir acheté le véhicule en 1933 et l'avoir gardé à l'abri dans un un garage durant la Seconde Guerre Mondiale. La voiture sera presque détruite dans 'Casino Royale' à l'issue d'une poursuite entre 007 et Le Chiffre (reprise dans le film de 2006 avec une Aston Martin DBS et une Jaguar XJ8). "Bond's car was his only personal hobby. One of the last of the 4,5 litre Bentleys with the supercharger by Amherst Villiers, he had bought it almost new in 1933 and had kept it in careful storage through the war. [...] Bond drove it hard and well and with an almost sensual pleasure. It was a battleship-grey convertible coupé, which really did convert, and it was capable of touring at ninety with thirty miles an hour in reserve. (Extrait du roman Casino Royale).


Réparée, la Bentley fait une nouvelle apparition dans le roman 'Moonraker', le temps d'une autre poursuite. Sur l'autoroute A20 entre Londres et Kingsdown, 007 prend en chasse la Mercedes 300S de Drax mais l'un de ses sbires, Willy Crebs, escalade un camion transportant des rouleaux de papier et détache ces derniers afin qu'ils tombent sur la Bentley de 007. La voiture est cette fois complètement détruite. Indissociable de l'image de 007, elle apparaît sur certaines couvertures du roman et bien sûr, dans les formidables adaptations en bandes dessinées de John McLusky.


A la fin du roman, Bond s'offre une nouvelle Bentley, un cabriolet MK VI de 1953. Dans 'Opération Tonnerre', Bond conduit désormais une Continental MK II dont il a fait augmenter la cylindrée (de 4,5 à 4,9 Litres) puis dans 'Au service Secret de Sa Majesté', Fleming nous apprend qu'elle a été équipée d'un compresseur Arnot. Bond la surnomme affectueusement 'La Locomotive'. Lorsque John Gardner reprendra les aventures de Bond au début des années 80, l'agent secret roulera quelques temps en Saab avant de la remplacer, dans 'Role of Honour', par une Bentley Mulsanne Turbo, grosse et luxueuse limousine très éloignée de l'esprit sportif des Bentley conduites par 007 dans le passé. La voiture est de couleur vert anglais et dispose d'un compartiment secret renfermant une arme et d'un téléphone. Sebastien Faulks, dans son récent 'Que le diable l'emporte', remettra enfin James Bond au volant d'une Bentley Continental cabriolet le temps d'une courte poursuite dans Londres, contre un motard pressé d'éliminer l'agent secret sur le chemin du QG des services secrets.

Au cinéma, 007 possède une Bentley 3,5 Litres de 1935 dans 'Bons baisers de Russie' (Terence Young, 1963), visible au tout début du film. Une première à l'époque, la voiture de 007 est équipée d'un téléphone. La seule autre allusion à Bentley interviendra dans 'Goldfinger'. Dans cette scène, Bond rend visite à Q dans les ateliers de la Q Branch et demande :
- Où est ma Bentley ?
- Oh, elle a fait son temps, j'en ai peur ! Répond Q.
- Elle ne m'a jamais lâchée, remarque 007, visiblement outré.
- C'est M qui décide, 007. On vous octroit cette Aston Martin DB5 modifiée...
Le reste de la conversation est entré dans la légende.
Si le Bond de Eon et Broccoli, ne roule plus qu'en Aston, Lotus ou BMW, quelques 007 moins officiels resteront fidèles à la vieille marque anglaise : Dans la parodie 'Casino Royale' tournée en 1967, Sir James Bond (David Niven) conduit une Bentley 4,5 Litres. Dans 'Jamais plus jamais', Bond se rend à la clinique de Shrubblands au volant d'une Bentley 4,5 Litres de 1937.

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